lundi 31 décembre 2012

MÉTAPHYSIQUE



...l'homme marche sur la gueule béante des villes
avec un dieu sur l'oreille





samedi 15 décembre 2012

15 décembre




ce matin, j'ai réfléchi à ce que j'allais faire - ce qui m'a permis de ne rien faire

tous les réveils qui peuplent mon appartement m'ont lancé des regards noirs - je les ai ignorés

j'ai mis le nez dans CNN

comme Jude (un parent à moi), I  carry the world upon my shoulder - quand j'oublie son poids,  je cours me le rappeler

ensuite j'ai contemplé  une banquise,  qui flottait dans un bleu de commencement du monde

j'ai  lu une ligne d'un psaume de David dans un tout petit livre - petit et lumineux comme une bague

(David avait beaucoup de larmes dans la voix mais la tête sur ses épaules)

d'un geste envolé de pianiste, j'ai découpé un angle d'une photo de Dani

hey Jude, don't be afraid

finalement, j'ai entrepris une deuxième cure de désintoxication de Facebook

 






samedi 1 décembre 2012

MESSAGES DANS LE LIVRE DES VISAGES

 


22 novembre

AUCUN OBJET

je garde le titre du mail que j'ai reçu parce qu'il s'applique à mon statut (qui commence à ressembler à ceux de l'UMP)

je ne m'attends à aucune manifestation d'intérêt de la part des 3 amis et demi charmants que j'ai sur Facebook - dont 3 plus un quart somnolent amicalement devant mes sorties

mais si, dans le cours du hasard, quelqu'un égare un regard sur ce texte, et le comprend, ou le ressent - alors, je n'aurai pas tout à fait perdu mes quelques 11 mois de discours oiseux et de gesticulations désorientées sur Facebook



 (21.11.2012 - 19 H 41: AUCUN OBJET)



“Hier, 194 missiles dans la journée, une femme dans un état grave à l'hôpital parce qu'elle passait en voiture devant un village arabe israélien connu pour ses sympathies envers le hamas, (je ne parle pas de l'autobus d'aujourd'hui), à Londres une manifestation anti-israelienne devant un théâtre où se produisait une troupe de danseurs, la veille manifestations hostiles des étudiants arabes israéliens sur le campus de leur université israélienne, hier au soir coup au but contre un appartement à Rishon le Zion (les premiers a Sion) eh bien j'ai craqué, et cela devait apparaitre dans mes messages, et je demande votre indulgence. Alors aujourd'hui du vin au repas de midi , nous avons éteint la radio en bref, et vivons un moment de pause avant la TV de ce soir.
Je suis en train de lire un livre sur les moniales cloitrées. Cela m'a amené à penser que peut être certains parmi vous pourraient être touchés par un Appel qui les conduirait à se convertir au judaisme et à vivre pleinement leur nouvelle culture dans le pays où coule le sang et les larmes. Il m'a semblé de mon devoir de leur fournir un petit lexique afin de faciliter leurs premiers pas .
nece, mamache nece, pachout nece /un miracle, un véritable miracle, un miracle tout simplement.


mamad/ abri personnel construits dans les appartement en vertu d'une loi votée en 1980
mishmat/ discipline de la population qui a suivi les instructions de la défense passive.
Voici les trois elements qui expliquent le faible nombre de pertes humaines lors de 15 pour cent d'échec de kipat barzel.
kipat barzel/ système defensif anti-missile qui a épargné aux 2 parties un bain de sang. La plupart des israéliens ne jurent que par kipat barzel. Votre femme/mari vous quitte ? vous avez une rage de dents ? KB va arranger tout cela.
Vous souhaitez le meilleur pour vos enfants ? souhaitez-leur de devenir commercial de KB (même du porte a porte).
Ein Brera/ pas le choix. suivi par Ze ma che yeche / telle est la réalité. Ce concept dirige souvent la politique israélienne.
kadima/en avant. N'y voyez pas un ordre d'attaque militaire, car les officiers montent a l'assaut avec la formule délicate arharay/ qui signifie suivez-moi. Kadima/ en avant, est réservé à la vie de tous les jours. kadima, encore un village, encore une forêt, encore une start up, kadima quand votre salopard de gosse fait un caprice dans la rue et ne veut pas avancer .
hiye tov / cela va s'arranger. Une chanson nationale dit : "tu verras comme cela ira mieux l'année prochaine". Nimrod le neveu que Shirli nous a amené en se mariant, citait son père qui, âgé de 70 ans remarquait qu'il n'avait connu que la guerre. 
A tikva/ l'espoir . C'est le nom de l'hymne national israélien. On y trouve la phrase : vivre librement sur notre terre, la terre de Sion et de Jerusalem. Pour moi cela implique que les palestiniens doivent aussi avoir le même droit . 
J'aimerais donc la sortie des colons de la Judée Samarie. Terre ancestrale des juifs selon la Bible me direz-vous, je le sais et je remets cela dans les mains de D. IL/ELLE qui a voulu Auschwitz et Israël décidera si oui ou non nous devons retourner la-bas. Mais pour le moment je pense qu'avec les derniers évènements le pays sera encore plus hostile a cette idée. On va me fermer la bouche en me disant : "regarde ce que nous apporté l'évacuation de Gaza"
Merci a ceux qui ont surmonté leur gêne en m'envoyant un mail, vous m'avez porté(saloperie de clavier anglais/hebreu, pas d'accent).
Ah zut , j'allais oublier Am Israel hay / le peuple d'Israel est vivant.
Shalom lahem ve todaraba / salut tout le monde et merci a vous .”



(message lu par une seule personne: une israélienne – entre 2 rockets)










24 novembre





CONCLUSION
















28 novembre




ÉTAT DES LIEUX











1er décembre


TOUR DE PISTE


je suis en train de m'appliquer à perdre mon temps

j'ai développé une réelle virtuosité dans ce domaine 


j'ai fait un tour chez Dani, dans ses silences d'ivoire et d'or, ses objets éloquents, 
ses bribes de soleil piégé
...ses pans de lumière qui se fondent dans d'autres mondes

histoire de me dédouaner 



nothing doing


j'ai jeté un coup d'oeil sur Facebook, aussi: 
la piste est vide, je danse toute seule 
mais autour, c'est plein à craquer

tout le monde pleure pour être aimé

et moi, une tueuse de temps, j'entends tout ce qui est clandestin








mercredi 28 novembre 2012

NOTES SOMBRES






FAITS  DIVERS 


au Tibet,  on se brûle en silence - les morts passent à la trappe (allumés, flambés, ni vus ni connus)

en Israël, les morts suscitent  des feux de joie et des chants d'extase chez les voisins

en Égypte, Mohamed  MorsI s'élève en colonne barbue sur le Moyen Orient

en France,  on entre dans l'Histoire du Néant








UN MOT GREC



la Grèce est traitée comme le clochard de l'Europe: on veut bien lui donner une miette de pain à condition qu'elle meure de faim

un paradoxe qui ne nous gêne pas - nous, nous sommes vautrés dans nos trous de mémoire

pendant que nous pérorons sous les ronds d'étoiles de Bruxelles,  cette Grèce dépoitraillée, exaspérée est toujours en train de forger le monde

on ouvre la bouche, on dit "hello", et on  parle grec  ("non, mais là, tu es paranoïaque, ou alors tu es maso ?... c'est illogique - tu ne fais pas la synthèse...  ")

on se réveille, et on pense grec ("lui et moi, on est très différents... moi, je vis comme un spartiate, comme si je traînais encore un vieux complexe d'Œdipe  -  lui, c'est un épicurien, sa vie, c'est une véritable odyssée, par moments, je suis médusé - il doit avoir un truc, je vais lui parler et je vais le faire accoucher..) (*)

paradoxe:  un mot grec

(*) faire accoucher un esprit: technique de Socrate, "maïeutique"








À  LA  LUMIÈRE  DE  LA  NUIT


photo: un réverbère, un mur désert et un triangle de nuit - c'est là que je suis

j'ai un langage à part, le sens du vertige,  et des positions politiques impolies

j'appartiens au silence éclairé par le réverbère

   momentanément

dimanche 18 novembre 2012

TERRE ÉTOILÉE



ISRAELI  BLUES



Israël est un pays où le ciel vous tombe régulierement sur la tête

...les nuages explosent, les buissons flambent,  il y a même une mer qui s'est ouverte non loin - on ne peut pas se promener dans un jardin sans se faire draguer par un serpent et éjecter avec une feuille de vigne sur l'oreille -   il grêle des rockets en permanence

pourtant

Israël, virgule microscopique sous un ciel déchaîné, coincé entre des ogres géographiques,  reste  le seul endroit du monde où les larmes internationales ne tombent jamais


bref

"ever since dying came into fashion, life hasn't been safe"

proverbe Yiddish

("depuis que la mort est à la mode,  la vie est devenue dangereuse)"

les juifs ont toujours fait des constats amers





NIHIL NOVI

Notre unique allié  est discret -  il a repris son regard plein d'horizons planétaires, sa voix ferme de roi et ses arabesques d'index. Il est très élégant dans la distance.

Nos juges sont, comme toujours,  extrêmement sonores.  Ils portent leur cœur au revers comme une décoration.  Et la haine, magnifique et gratuite amphétamine, se drape de sainteté.

Bref, rien de nouveau sous les rockets.

Les palestiniens prouvent, comme d'habitude, qu'ils sont des maîtres de la communication.  Et des ressources humaines: ils utilisent en virtuoses le potentiel de leurs enfants.

Mohamed Morsi est un homme habile - il sait comment canaliser l'énergie de son peuple.  Il a réorienté la place Tahrir comme une boussole.

Il grêle sur Israël. 





LE CHANT DU GRAIN DE SABLE

Pourtant,

Israël, virgule microscopique sous un ciel déchaîné, coincé entre des ogres géographiques,  reste  le seul endroit du monde où les larmes internationales ne tombent jamais






EMPLOIS  DU  TEMPS

...Nous, en France, on a les impôts pour nous occuper,  le mariage gay pour nous distraire  et les ronrons somnifères du gouvernement  pour nous reposer.  Maintenant
qu'Israël se distingue,  on peut même crier au génocide dans les rues - une distraction de plus.

Quant à  Mohamed Merah,  il reste dans les mémoires auréolé d'un sourire éclatant,  d'une mort héroïque et de quelques gestes regrettables.

En France, on suffoque de vertu.  C'est, actuellement, le seul risque majeur.





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dimanche 14 octobre 2012

LONERS

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 LIFE IS A LONELY JOB



QUESTION

no time to write:  si je lance une petite pluie de tweets sur mes 3 centimètres carrés de facebook, il sortira peut-être un géranium?




DÉFINITION ?

Facebook, c'est la gare centrale de la planète - les bagages s'empilent sur des continents



LE SILENCE DES CACTUS

Hello people, ghosts of my life et toi, le pigeon qui inspecte le bord de la fenêtre
"I'VE BEEN THROUGH THE DESERT ON A HORSE WITH NO NAME..."
Je m’époumone dans le silence des cactus
who cares two shits about what I say or write ?
je tombe des nuages, je viens vraiment d’ailleurs
hello, le désert, les cactus - les oiseaux qui se posent et qui rient sur ma tête

("....IN THE DESERT YOU CAN REMEMBER YOUR NAME")


ÉNIGME
Should Obama light a cigarette ? should he wear the bottom of his trousers rolled ? and hasn't he lit your fire?


RÉVÉLATIONS

 
j'ai éternué à 11 H 30 ce matin, j'ai ensuite mis le nez à fenêtre et vu tomber 3 feuilles - en plus, je crois bien que j'ai bu 2 cafés

j'ai entendu le voisin d'à côté prendre un bain (Niagara familier dans le mur du hall) et le nouveau voisin du dessus danser au plafond avec son marteau et sa perceuse - un cérémonial qu'il a entrepris en juillet et qu'il poursuit religieusement

je me suis posée 10 minutes dans un fauteuil et j'ai découvert qu'un épisode de la Genèse m'avait beaucoup affectée - naturellement, j'en ai aussitôt informé Twitter (Tsilla7: breaking news)

ah, j'oubliais: j'ai aussi regardé l'heure (plus tard dans la matinée) - une source constante de tension, qui m'a conduite à allumer une cigarette

il me semble que je livre là des informations précieuses

il vient un moment dans la vie où il faut dire les choses









AMENDE HONORABLE



de quoi je me mêle, Seigneur ?  de quoi je me mêle?  mais de quoi je me mêle?

je suis là, à pontifier,  à professer des opinions - mais heureusement que personne ne m'écoute...

ma seule circonstance exténuante,  comme disent les anglais,  c'est que je suis obligée  de donner des coups dans le mur, de frapper comme une sourde, de lancer des mots dans tous les sens - jusqu'à ce que j'accède à une oreille,  puis à deux,  puis à...

j'ai un chant à chanter, avant de tomber de cette planète

on est au 21e étage du temps occidental - le monde tient dans la paume de la main, un frôlement de l'index et - clac, il s'ouvre comme une huitre

il n'y à plus qu'à consommer - ou à dégainer son vocabulaire

plus de plume, ni de chandelle, ni de notes angoissantes de café chez l'épicier de Balzac - plus d'Underwood à la Dashiell Hammett avec un néon qui clignote en face,
même plus de stylo et de bloc

plus que des écrans - bondés

il faut en passer par ces réseaux de couloirs sociaux,  pleins de foules absentes et d'échos   -  (et est-ce que je suis la seule à entendre dans cette obscurité sangloter des milliers d'egos?)  

avant de chanter,  il faut tousser, pondre,  poster,  clamer,  tambouriner  - épuiser l'Iphone, camper sur le Mac

tant pis si je  marche férocement sur mon sens privé du ridicule - et sur ma perception du déshonneur

..."amende" dépoitraillée, les yeux cernés, avec un honneur en serpillière, qui traîne par terre

who the hell  cares?  

il y a toujours en moi  (comme en mon cousin jumeau)  quelqu'un qui danse tout seul et qui rit comme un fou

nous sommes des crucifiés du ridicule, mais il ne nous tue  pas

il nous  fait juste, parfois,  mourir de rire

may God forgive us,  nous sommes illégitimes

samedi 22 septembre 2012

DEEP DOWN


TODAY’S HAPPY THOUGHTS

 * la clé de l’élection américaine, c’est le charme :  pendu à son trône, Obama charme même les mouches – Romney, lui, ne sait pas danser

* la laïcité selon Marine : à partir de maintenant, tous les français devront porter un béret et une baguette de pain

* de toute ma vie, je n’ai jamais su comment punir ceux qui punissent les autres

* la phrase choc de Moscovici : « si les retraités sont riches, ils sont riches avant d’être retraités »
ça fait un peu tour des élevages : on choisit les plus beaux steaks et les meilleures laitières
on est dans l’intello-alimentaire

* Dani déménage -  Curiosity  a trouvé un de ses cartons sur Mars




SHENANDOAH


 j’ai l’impression de balancer des articles et des liens en plusieurs exemplaires sur facebook - comme des pubs dans une boîte aux lettres

je traîne les coins vides, je fais les murs, je colporte, je fourgue mes mots partout, n’importe où, à n’importe qui – c’est tout juste si je ne les promène pas en charrette en criant sous les fenêtres

je fais comme tous les résidents du vingt et unième  siècle : je me spécialise dans  l’indignité

ma seule grâce est qu’au fond – deep down - je m’en fous

il y a quelque chose en moi qui danse sur tout

je crois que c’était le Général Sheridan (guerre de Sécession) qui disait :

« never apologize, never explain »

une règle d’or

mais, hello, general – facebook, ce n’est pas la vallée de Shenandoah qui s’est aplatie sous votre cheval  (j’ai fait un tour sur Google)

facebook, on tombe dedans comme dans une marmite - et on pédale au hasard,  jusqu’à ce que le temps prenne un malaise et nous un vertige d’imbécillité

we are a long way away from the  Shenandoah river






MESSAGE DE L'ESPACE

j'ai beau m'appliquer, je reste une étrangère sur cette planète

de temps en temps, j'oublie - et puis un hasard,  un détail me crashe dans la réalité

hier, zappé 2 secondes dans un débat parisien
j'ai vu un couple : lui, brushing en verre pilé, tracé au râteau, regard de drague et sourire nerveux – crispé sur sa chaise, une main sur son talent comme sur une braguette

... elle, hiératique, visage dressé comme un sphinx, paupières et lèvres mi-closes, signalant qu'elle vivait dans un univers raréfié, loin au-dessus du chahut des médiocres

cette vision m'a étourdie - et rappelé que je ne suis, après tout, qu'un extraterrestre clandestin avec un ADN vite suffoqué

enfin

j’ai au moins un ami terrien






CLIMATE CHANGE

13.09.12 - L'AMÉRIQUE

aujourd'hui, je me sens un peu comme Christophe Colomb

j'ai découvert à l'Amérique sur Europe 1

depuis hier, je pleure de rire trois minutes par jour

trois magnifiques, pures, pleines, sanglotantes minutes
je ne le connaissais pas  - il s'appelle Nicolas Canteloup

maintenant, il sauve infailliblement, chaque jour, trois minutes de ma vie

c'est l'Amérique


22.09.12  - L’ARCTIQUE

pas toujours, malheureusement

parfois, c’est le grand froid

tellement lasse d’entendre brocarder DSK, devenu pour toute la France une sorte de chauve-souris en peignoir léopard, braquant sur  la Création un pénis à jet ininterrompu

je ne supporte plus les crimes d’intelligence






PARENTHÈSE


shana tova à mes millions de cousins dans le monde

et shana tova à tous ceux qui ne savent pas ce que ça veut dire

Shana tova à mes frères tigres

et shana tova à toute la Création, que des hordes de bipèdes maniaco-dépressifs insultent depuis je ne sais plus combien de millions d’années.









dimanche 16 septembre 2012

MEETING



A MEETING BETWEEN
GOD, WOODY ALLEN, THE AUTHOR 
OF STEVE FINDUS,
AND  A CULTURAL OFFENDER



                                                                                     


Eric Sintès  a invité Woody Allen chez Michèle-Claire Ibensaal
et Woody Allen a invité Dieu
(probablement pour lui faire une scène, comme d’habitude)















Woody Allen


 If God exists, I hope He has a good excuse









  God
………………………
(Il est silencieux depuis le Sinaï – je Le comprends)



















Michèle-Claire Ibensaal 


Woody Allen ?

Je sais que je suis dans la délinquance culturelle - mais...
Éric - pitié !

il est brillant, tout ce que tu veux - but I can't stand him : il vit le nez trempé dans son nombril comme dans une tasse de café

I don't know about God, I am not sure about man - mais, en tout cas, pour moi, lui, il n'a pas d'excuse











 





 Bon j'ai été obligé de vous signaler à la police culturelle. ( Ne m'en veuillez pas : c'est dans votre intérêt. ) Oui moi aussi, le personnage m'a déçu avec le temps (mais reste pour moi une icône) mais putain ses fulgurances m'éblouieront toujours. Et je vous connais trop pour croire qu'elles vous indiffèrent. Biz.















 Michèle-Claire Ibensaal


je ne leur échappe pas, bien sûr
elles m’amusent – mais jamais profondément,  jamais jusqu’à l’envol
en tout cas, toi, je trouve que tu n’es pas mal fulgurant non plus, sous les lignes

bref :


 

on en est toujours au même point


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DOCUMENT

(Texte de Michèle-Claire Ibensaal retrouvé dans une crypte au fond de Facebook)






MOODY WOODY



 Vu Midnight In Paris, que j’avais réussi à rater.

Woody Allen, un des plus grands nombrilistes actuels, doué, d’accord, drôle aussi, oui, oui, mais à qui je reste fermée – ce qui, je le sais est de la plus haute incorrection culturelle – a choisi un clone pour incarner le héros de Midnight in Paris.

Il balance dans sa nuit magique, entre les bars fumeux où discourt  Hemingway et les folles soirées charleston, une sorte de Woody Allen II, grand, blond, jeune et plutôt ahuri, qui est censé avoir les yeux tristes de l’unique Woody : « you have sad eyes «  - la réplique tourne en boucle dans les rues nocturnes.

Autour de lui, évidemment, s’agitent des humains préfabriqués et bavards.  Dans le  chahut de ces béotiens, le Woody blond promène, déstabilisé, son cœur en chamade, son amour de l’art  et son nez dépressif. 

Le film avait beaucoup de charme.   Mais, comme toujours, le nez de  Woody Allen  trempe dans son ego.

Comme dans une tasse de café.






lundi 3 septembre 2012

ON AND OFF




L'art de la fugue - 2


J'ai passé le week-end assez agréablement, à suicider mes journées.

Ca a commencé vendredi nuit par CNN et la convention républicaine à Tampa.

Entre un Rubio (  Narcisse rayonnant) et  un Romney (pas si antipathique que ça, le pauvre) - entre  les drapeaux, les ballons étoilés, les foules en passion et en chapeaux fous - j'ai vu intervenir Clint Eastwood.

Décrié partout.  Et irrésistiblement élégant, cool, redoutable, drôle.

Je riais de plaisir.  L'intelligence m'enchante.  Le courage me ranime.  Et le charme tombe sur moi comme un état de grâce.

Ça a été le bref joyau de mon week end.

Samedi matin : en catalepsie toute la matinée devant les news.

Après quoi,  j'ai consacré l'après-midi à l'iPhone, effleurant d’un index aérien CNN, la BBC, le New York Time, le Washington Post, le Herald Tribune – entre autres - pour découvrir les réactions aux U.S. (post-convention républicaine et pré-convention démocrate).

Il a aussi absolument fallu lire les analyses sur la course  à la splendeur, au luxe planétaire,  aux zooms célestes de continent en continent sur Air Force One - entre le plouc plouc Mitt Romney et le danseur étoile Obama.

Avec, naturellement, des entractes sur Facebook,  histoire de poster çà et là des commentaires  oiseux - pendant que les légions de montres et de réveils qui peuplent mon appartement scandaient l'extinction de la journée (j'ai un conflit de longue date avec le temps).

Hier  matin, dimanche : à nouveau en évaporation mentale sur le divan, télécommande flâneuse, zappant de ci, zappant de là, avec une détermination vague de zombie  .

Normal . Ce week-end, j'avais des choses vraiment essentielles,  audacieuses à faire. (Qu'il faudra bien faire un jour).  Donc, le mot d’ordre était : courage, fuyons.


En tout cas,  c'est comme ça, en traînant comme un cancre hors de ma vie, que j'ai appris sur la BBC qu'une Bible et un caleçon - non lavé -  ayant appartenu à Elvis Presley allaient être mis aux enchères.

Le  commentateur a observé avec une sobriété britannique qu'on pouvait peut-être trouver  légèrement "déconcertant" l'état du caleçon.  Non ?

Click, bâillement, zapping.

Soudain, le piège.

Comme un oiseau cloué sur place par le regard froidement dragueur d'un serpent - je suis restée fixe sur le divan, télécommande en l'air.  Hypnotisée par le discours ininterrompu, velouté, ondulatoire d'un ministre de Lui Président.

Un homme courtois, très calme. Mais  Il  fusait de lui des arias de langage, d’amples envolées grammaticales, des bourdonnements, des vibrations et des circonvolutions verbales qui laissaient les trois journalistes en face de lui muselés.  En état de sidération.

Des vétérans, pourtant.  Mais tous en manque d'air, l'oeil vitreux, chancelants, suffoqués par ce tsunami de vocabulaire, de subordonnées relatives et d'implacable  bienveillance.

...L'interviewé - ignorant impérialement tout reflet de question qui tremblait au bord d’une lèvre - chantait, inlassable,  le rôle christique du gouvernement, décrivait  par le menu les objectifs et les stratégies de ce groupe d'archanges soucieux,  descendu en France pour sauver le monde, au  milieu des ruines laissées  par Attila Sarkozy.

Il expliquait et ré-expliquait  à perte de vue le difficile parcours de ces quelques héros  qui poursuivaient stoïquement leur mission de rédemption, affrontant sans faiblir les mesquineries des médias,  les évaluations bornées des sondages, la déplorable impatience ambiante et les réflexions ignobles  de la droite.

Il a même expliqué, au cas où il y aurait  des arriérés mentaux dans la salle, qu'il serait bon de comprendre et d'intégrer la notion de "temporalité du redressement".

Puis  il a pondu une phrase qui m'a drapée d'étoiles,  qui m'a laissé en vertige, en spirale de saisissement sur le divan : "Il est consubstantiel que la politique soit un exercice narcissisant pour ceux qui s'y livrent".

Peut-être que je me suis trompée et que je n'ai pas cité juste. Peut-être qu'il s'agissait d'une négation au lieu d'une affirmation.   Mais quelle importance ?

Il était tellement parfaitement impossible de détecter, sous les avalanches de rhétorique,  le début d'un embryon d'information.   Excepté, bien sûr,   le message subliminal (ou sublimement banal) usuel :

"P..., vous ne voyez pas qu’on est des anges ? On n'arrête pas de vous montrer nos auréoles, on vous bat même des ailes pour vous faire plaisir…  Foutez-nous la paix, à la fin!"

Un contenu que Lamartine formule bien mieux que moi :

"Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours..."




Michèle-Claire  Océano Nox Ibensaal a  actualisé son statu quo (pour l'instant).










NEWS OF THE WORLD


Aux U.S. une femme tue son mari à coups de tasse de café.

Ailleurs, un homme confond son fils avec un singe et le tue.

Au Togo, les femmes sont en grève du sexe pendant une semaine.

Étude : quel est l'animal le plus dangereux pour l'homme? Le requin? Le crocodile ? Pas du tout : le moustique.

Dans le même ordre d'idées : Martine Aubry réclame deux quinquennats de François Hollande.






L’ART DE LA FUGUE - 1


Aujourd’hui, fuite organisée.

Un, la télé. En torpeur devant les « nouvelles mesures » du gouvernement. Soudain, j’ai entendu Jean-Marc Ayrault émettre avec un air grave quelque chose comme : « la France a été affaiblie…».

Ah, la crampe. Il est encore là, à gratter la terre, à mâchonner les os de Sarkozy.

C’est lui-qui, c’est lui-qui, c’est lui-qui.
Mais quelle exténuante incontinence. J’ai zappé.

Pour mariner ailleurs, dans d’autres liturgies d’infos. Et le prix du carburant, et la Syrie, et les gaffes des républicains aux U.S., et le défilé souriant des ministres entrant à l’Elysée avec une sérénité bouddhiste. Et la Syrie, et le livret A, et les sourires de ministres, et la Syrie, et les Roms – et

Et là, ressuscitée de surprise. Des « Roms » expulsés, en vrac anxieux sous les arbres. Un prêtre leur apporte des provisions qu’il a achetées pour eux. Il dit : « 40 Euros – je ne sais pas combien de temps je pourrai tenir… ».

J’ai failli tomber du divan. Je crois bien que j’avais les larmes aux yeux.

Je résiste à tout ce que je subis. Et à tout ce que je me fais subir.

Mais la bonté me renverse.
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