lundi 24 novembre 2014

JIHADI JOHN - November



   Verlaine, qui était en taule pour avoir agressé Rimbaud, regardait mélancoliquement par la fenêtre de sa cellule
   il remarquait que le ciel était si bleu si calme et que la vie était là, simple et tranquille

   ce n'est pas mon cas
je trouve la vie incompréhensible - et le ciel pollué

   je ne comprends absolument pas que personne ne comprenne - entre autres - l'attraction du Jihad et qu'on se perde en conjectures sur des kilomètres de télé 

   enfin...
entre traîner devant des HLMs de banlieue, pointer en bâillant à Pôle Emploi, bouffer du shit payé avec un sac arraché de vieille dame, rôder au crépuscule à la recherche d'une voiture à cramer ou d'un ado à terroriser - et n'être personne jamais, nobody, no one, nulle part

   entre étouffer de rage et de frustration, vociférer dans le vide, traîner perpétuellement avec son gang de nuls dans la périphérie de la vie, en attendant la prochaine manif, peu importe le prétexte, pour se cagouler - comme ces bourreaux excitants du Jihad qui ont le pouvoir de vie et de mort sur des êtres humains civilisés (ceux-là mêmes qui osent vivre quand les autres se font chier)

   pour arborer une écharpe à carreaux noirs et blancs en l'honneur du Hamas qui, lui, sait foutre le feu au ciel et défoncer des vies (mort à ces salopards de n'importe qui et de juifs pour commencer)

   et une fois équipé, se défouler en massacrant des vitrines, en pillant tout sur son passage et - oh, joie si rare dans une vie si terne - en se flambant un flic ou deux au cocktail Molotov

   et puis... retomber dans le gris des jours, les horizons morts, les quartiers moches, deux ou trois rapines, les imprécations de routine, la brûlure de la rage, l'insignifiance - le vertige de n'être personne 

   entre ça
et débarquer en gladiateur, avec un nouveau Dieu dans sa poche, dans un jeu vidéo géant
   vivre le couteau à la main comme un Dark Vador sous le drapeau noir qui terrorise la planète  

   et appartenir - être membre d'un clan lié par le noir et le sang, faire partie d'un groupe magique qui vous informe que vous n'êtes plus le minable en fin de droits de Pôle Emploi mais un guerrier de Dieu recruté par Dieu lui-même

   avec licence, liberté, encouragement, reconnaissance, applaudissements, récompense de chaque meurtre (là où on se ferait mettre en garde à vue, traiter comme une ordure et fourrer en cage pour des dizaines d'années en France)

   et assassiner jusqu'à plus soif, massacrer à la chaîne, égorger devant des caméras comme une star de Hollywood, sentir dans la paume de sa main le désespoir et la terreur de sa victime, savourer  la vie qui coule sous son couteau et le goût de la mort

   on peut toujours écumer les coins les plus pourris dans sa banlieue natale pour trouver le centième, le millième d'un tel magistral shoot d'adrénaline

   tueries. carnage, jeux de quilles humains, selfies devant les fosses communes, viols à volonté - pas de pétasses qui la ramènent, mais des esclaves à peine pubères qu'on peut embrocher jusqu'aux sourcils, rosser ou mutiler selon son bon plaisir

   être enfin - impérialement
exister par la mort des autres, par la souffrance infligée, par la distribution de l'horreur
   guerroyer, comme au Moyen Âge, s'enivrer de jouer sa vie et s'empiffrer de meurtres 

   quand on n'est pas capable de vivre, on peut toujours tuer - il suffit que quelqu'un vous vende un prétexte

   alors... analyser à perte de vue les raisons qui poussent des jeunes gens à s'enrôler dans le Jihad - autant débattre non-stop à l'heure des infos des raisons pour lesquelles il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade

   au lieu de se demander interminablement pour quels motifs un "jeune" peut préférer être terrifiant, barbu et plein de sang, avec un Dieu dans son camp que vague, traînard, fauché, bâillant et insignifiant dans le no future de son quartier

   alors oui - le ciel est par-dessus le toit, si cool, si sanglant

   et le silence long des morts
et le bavardage infernal des vivants
blessent mon cœur
d'une stupéfaction monotone 





24 novembre 2014

samedi 22 novembre 2014

INCOMMUNICABILITÉ


au fond, j'ai une âme d'astronaute

je fais tout le temps des trucs dans le vide - quand j'ai vu Gravity, j'étais dans ma patrie, entre noir sidéral, étoiles et vertige

je spirale dans l'espace, je valse dans la poussière du temps - j'ai un deal avec le destin

je réalise maintenant au bout d'une vie de perplexité, que dès j'ouvre la bouche, je parle latin

ou précolombien, ou extraterrestre - je vois des zébrures dans les yeux des gens

si j'émettais des pixels ou des ronds de fumée, ou des idéogrammes du XVIe siècle japonais, ou peut être des chiffres binaires, ou trois spirales d'ADN avec des boules clignotantes

je serais mieux comprise 

alors évidemment, quand on me répond, ça tombe à côté - plouf, crash, flop - j'ai l'impression qu'on me tend des vieux tickets de bus ou des papiers froissés, ou un morceau d'horoscope

et comme tous les gens perdus, je cherche désespérément un traducteur du regard 

mais il n'y a pas un chat, il n'y a pas une ombre, pas un fantôme, pas un archéologue, pas un pilote de vaisseau spatial qui parle ma langue




vendredi 21 novembre 2014

CERISES


là, ça y est
j'ai fait comme Alexis Zorba avec les cerises
Il n'en pouvait plus de son addiction aux cerises
alors, un jour il s'est assis sur le bord de la route et il en a mangé des paniers entiers

après quoi il a été si violemment malade que, depuis ce jour-là, il lui a suffi de voir une cerise pour tourner de l'œil

là, depuis hier, j'ai mangé, gobé, bâfré, fumé du Facebook 

effectivement, je me sens bizarre

j'attends avec espoir le jour où la vue d'un F me fera tourner de l'œil




LES HERBES AMÈRES


il y a une sorte de désespérante courtoisie juive qui consiste à croire en la bonté fondamentale de ceux qui nous agressent - comme si leur haine était un aveuglement passager - ce qui a conduit à l'évaporation en fumée de 6 millions d'entre nous

il ne peut plus y avoir de Shoah dans ce monde qui palpite au rythme de Facebook et de Twitter (je clicke, donc je suis) - en revanche....  c'est comme le dioxyde de carbone qui se répand dans l'atmosphère: la pollution psychologique envahit tout

il y a dans l'air une une émission quotidienne, ininterrompue d'antisémitisme sous toutes les formes, toutes les étiquettes et tous les déguisements possibles et imaginables - du boycottage éhonté, vendu comme un acte noble, en passant par l'"humour" de Dieudonné, lequel a prospéré 10 ans sans qu'on entende quelqu'un tousser

...jusqu'au carnage de Toulouse ou au massacre de Bruxelles qui confèrent à l'assassin une dimension de héros de BD  - il devient un  "loup solitaire", une silhouette noire de guerrier campé sous la lune, portant sa kalachnikov comme une épée de Star Wars

en fond musical résonne l'appel du jihad, plus enivrant que tous les parfums de l'Arabie dont rêvait sombrement Lady Macbeth - shoot à l'adrénaline à volonté, extase de vivre dans un jeu vidéo géant - avec, en prime, Israël à portée de bombe

cerise sur ce gâteau vieux comme le monde, l'antisémitisme a un magnifique label marketing pour se justifier: Israël, muse des médias, source des perpétuelles lamentations de presse sur l'ignominie des "colons" juifs et le "génocide" perpétré par les criminels de Tsahal

Israël... un pays de juifs debout, armés et peu impressionnables - le pays de l'impensable: comment un juif ose-t-il défendre un un droit de vivre que personne ne lui a accordé?

on veut bien aimer les juifs, mais on les aime polis: recroquevillés dans leur coin, 3 larmes à l'œil, mendiant un sourire de clémence - et discrets en cas de lynchage


c'est tellement usé, harassant, répétitif, increvable, imbécile et meurtrier

rien ne change - on ne peut plus rester courtois, c'est à nous de cesser d'attendre, de cesser d'espérer ce qui ne vient jamais et de déplorer ce qui arrive toujours - c'est à nous de changer

d'attitude ou de décor 



RELATIONS


Je suis amie avec un fantôme,  que je vois de loin quand je traverse la passerelle. Il flâne généralement sur l'autre pont. Il se penche, il regarde le fleuve. 

Je ne sais pas s'il a un IPhone  mais il m'envoie souvent des messages.
Étrangement, je les reçois dans l'oreille.  Probablement parce que nous sommes intimes - malgré la différence de ponts. 

Aujourd'hui, il m'a parlé des requins.  
Il m'a dit que c'était des animaux brillants, rapides - qu'ils ne passaient pas leur temps à ruminer des griefs parce qu'une vieille tortue de mer ou un yacht leur avaient pollué le passage.
J'ai vaguement murmuré une objection : 

"Pourtant, ils sont considérés comme des "prédateurs..." (pas par moi, qui ai une tendresse pour le monde animal) - mais, bon...  D'une manière générale ?"

De loin, je suis sûre que je l'ai vu sourire, accoudé sur le rebord du pont.  J'ai entendu :

"Ils sont exemplaires. Ils accomplissent leur destin de requins... On ne peut pas en dire autant des milliards de bavards qui stagnent sur cette planète, englués dans leur routine - sans grâce, sans mouvement, le nez vissé sur un écran,  l'obsession et la peur de vivre au ventre..."

Je n'ai rien répondu.  En tant qu'échantillon humain extrêmement englué dans ma routine, je ne pouvais pas discuter. 
Pensif, il a poursuivi :

 "Parfois, on les attrape, on leur coupe les ailerons pour les vendre à des gourmets cannibales, puis on les rejette à l'eau - où ils meurent interminablement. It's a sin..."

Mon fantôme parle plusieurs langues.  Moi aussi.  J'ai compris, mais je ne voyais pas où il voulait en venir.
J'ai allumé une cigarette.  J'arrivais au bout de la passerelle. Après, sur le quai, je le perds de vue.  J'ai demandé : 

"Et...  Il y a une conclusion à cette histoire ?"

Il était très mystérieux.  Il a prononcé, comme s'il n'avait pas entendu ma question et poursuivait le cours de sa pensée:

"En fait, le péché, c'est de se laisser attraper.  C'est tellement plus facile. Quand on a les ailes coupées, on n'a plus besoin d'accomplir son destin..."

Je me suis accoudée un instant sur la balustrade tanguante de la passerelle pour finir ma cigarette et avoir le fin mot de l'histoire. Les gens me regardaient.  Ils ont l'habitude de passer comme des zombies sur les ponts, dans les rues, l'oeil sur une vague urgence. Quelqu'un qui s'arrête est suspect.

Avec l'air de contempler l'eau bourbeuse en bas et le cygne dessus, en lunettes de soleil par temps gris et en pratique audacieuse de cigarette, je contrevenais à tous les usages.
J'attendais. J'ai encouragé mon fantôme (en remarquant pour la énième fois how extraordinarily good looking he is) : 

"Et... ?"

Il avait l'air d'écouter le fleuve.  
Le cygne, qui faisait son shopping sur l'eau entre les branches d'arbres morts et les escadrilles de canards, s'était rapproché de son pont.  Lui l'observait. Il lui a confié : 

"Mutiler un requin, c'est un péché. Mais le malheureux requin, lui, n'y peut rien.  il a manqué de chance, il s'est fait crucifier.  Il n'a que les humains, qui se laissent attraper..."

Apparemment, le cygne était d'accord.  Il croisait le long d'une péniche.  Il a arqué son long cou et plongé son bec orange dans l'eau, pour attraper Dieu sait quelle vieille miette de pain. Pour lui, le sujet était clos.

Pas pour moi.  J'ai jeté ma cigarette sur un remous d'algues pourries. J'ai repris ma traversée de la passerelle - très lentement.  Dans quelques pas, j'étais sur le quai. Et, sur le quai, je ne vois plus mon fantôme.
J'ai interrogé, de la façon la plus discrète possible (il ne me manquait plus que d'avoir l'air de monologuer) :

"Alors ? Conclusion ??"

Lui s'estompait déjà, sur l'autre pont.  Il semblait se fondre dans le panorama de nuages - se téléporter ailleurs, tout en désintégration  brillante, comme un héros de Star Trek. Il m'a lancé, de très, très loin :

"Et ça, c'est impitoyable... That is such a sin.  Such a merciless way to go..."

J'étais sur le quai. 
Toute la journée, j'ai été bizarrement émue.
Je suppose que c'était à cause des requins.  




dimanche 9 novembre 2014

POÈME DE NOVEMBRE


hier j'ai ramé dans tous les sens
je cherchais un moment inconnu
quelque chose comme un continent
quelque part à l'écart
j'avais l'impression de gesticuler dans une carte postale
musclée comme une libellule
au-dessus de moi planait un sourire troué
j'ai reconnu un arrosoir
et j'ai fini naufragée
à trois mètres d'un cauchemar 

pendant que le temps me valse implacablement
aux tempes  
le monde entier s'active à la télé 
quelqu'un a découpé quelqu'un 
à coups de canif ou de coupe-papier
entre ces pionniers et moi
qui traîne tout le temps ailleurs
il y a le détroit de Béring
un vide fatal et grelottant
 
le temps me bâille longuement dans l'oreille
alors j'ai filé
j'ai survolé le nid du monde
j'ai vu l'écume des rochers
une mer qui flottait comme du sable
sous un ciel géant
il y avait aussi des portraits du silence
blonds et bleus comme les blés

là bas mon cousin pédale dans les arbres
avec son appareil photo
il chasse les lumières piégées dans les rideaux
je n'ai pas de visa pour son monde
nous sommes des jumeaux étrangers
nous barbotons dans nos passés
comme des mouettes dans du pétrole
je suis devenue dans sa vie la cinquième roue
d'un netsuké

pendant que le temps
me rit majestueusement au nez
les acariens sont en réunion sous le divan
ils discutent discrètement entre eux
hier j'ai rencontré un scooter mélancolique
ce matin un chroniqueur citait un proverbe africain:
"si tu t'assieds au bord de la rivière,
tu verras flotter le corps de ton ennemi"

si je m'assieds au bord de la salle de bain
je n'ose pas penser à ce qui pourrait s'échouer
dans un porte-savon
ici la banquise s'évanouit jusque sur les tapis
et le Titanic heurte régulièrement un glaçon
avant de sombrer dans mon scotch

mayday




mardi 4 novembre 2014

DYNASTIE - suite


Ma grand-mère avait quitté Constantinople en emportant son chapeau à plumes, son eau de toilette et sa cafetière emballée dans une nappe
En arrivant à Lyon, elle a eu un moment de blues, elle trouvait que le ciel était très bas
Ma tante s'est mise au piano parce qu'elle était docile
Et mon père a saisi son violon parce qu'il était fou
Il croyait que le temps suspendait son vol au-dessus des lacs
Et qu'il pourrait parler à toute la Terre en araméen 
Ils nous ont pondu, chacun de leur côté
À mon avis, ce n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux
Mais - bon
Dans cette famille, on était tous constamment à l'ouest
On avait un sens de l'humour ingérable
Et le cœur plus deep blue sea que les océans
Et nos rêves...
Ah - inflammables, nos rêves
Ils nous carbonisaient
On a tous fini en citoyens respectables
Un peu en cendres inside mais très polis
Genre Pompéi




lundi 3 novembre 2014

ACTION DE DISGRÂCE


je ne supporte plus de voir circuler cette photo orange et noire, cet homme à genoux dans le désert et ce bourreau encagoulé
je tombe tout le temps dessus, je ne peux pas la regarder
cette photo me brise 


il m'arrive parfois de demander pardon à je ne sais pas qui
à l'essence du vent
à ce battement de bleu sur les océans
aux galaxies qui flottent comme des vitraux dans le noir sidéral

pardon depuis Néandertal et avant
pardon d'avoir assassiné, supplicié, violé, mutilé, découpé, tranché, brûlé, rôti, pendu, pillé, saccagé, massacré, exterminé non stop depuis que - hop, on a sauté des arbres et on s'est trouvés beaux sur 2 pattes
pardon pour le carnage des animaux depuis que le monde est monde
pardon pour les milliards de meurtres dans nos assiettes et les camps de concentration alimentaires
pardon d'être toxiques de lâcheté
pardon pour nos egos obèses et nos cœurs anémiques
pardon d'engloutir des images comme des poignées de cacahuètes et de la ramener partout où on peut comme si on vomissait - nous... les crucifiés d'embouteillages, les Tarzans ridicules qui assomment un ballon
pardon d'être 7 milliards et endémiques
pardon pour les canyons de détritus qui rayent toute la Terre
pardon pour le temps humain, pour le sang en orbite
pardon pour la cupidité d'être, l'impotence et la haine
pardon de voler le ciel
pardon de respirer



dimanche 2 novembre 2014

DIES IRAE


à la fin c'est insupportable

"The world is sick of Israel and its insanities!", "International kowtowing to Israel must end now!", nations of the world unite, hate, punish, rain sanctions, boycott on! 

why doesn't Mr Levy, his noble heart and his irate pen come to France where he will have a blissful time burning Israeli flags on the rooftops of Paris?

any virulent critic of Israel will look classy here, in a fashionable black head dress and a checkered scarf, help surround synagogues, listen in delight to the great humorist Dieudonné singing "Shoananas" to ecstatic crowds
cerise sur le gâteau: should the he feel in a severely ethical mood, he can join the "mort aux juifs" chorus which has been trumpeted into our ears all summer
and even - even, sipping your coffee and reflectively munching on a croissant, here, Liberté Égalité Fraternité, freedom of thought, here you can look back over History and come to the conclusion that Hitler "n'a pas fini le travail" - didn't finish the job
and share the thought
still hungry?
sighting a kippa anywhere you can unleash on the spot your passion for justice, holler your anger at the Israeli nazis (eventually beat up the bearer of the kippa), gather instant followers and, after having had a substantial jambon beurre sandwich with your new friends, you can join together the thunderous pro Hamas parades in the streets, charge on the first available TV camera, douse it with incensed tears over the martyred people of Gaza who only have poor little stones to fight the monstrous Israeli tanks - and march on, feeling  in your veins the thrill of belonging to the magnificent Hamas warriors

of course, sorry, I forgot - of course there is an intellectual elite among Israel haters - enlightened minds who love a Jew they can crush to pieces in a TV debate for not hating Israel 

anyway
I can think of many other glorious places in Europe and elsewhere where an uncompromising lover of justice who demands the direst punishment for Israel, who can suffer an anaphylactic shock simply upon setting foot in Jerusalem - will have a ball