si je comprends bien:
fidèle à son sens de la vertu - et à ses allergies historiques - l'Europe remet Israël à sa place, c'est-à-dire au coin
fidèle à la poésie qui est dans sa nature, Israël proteste - et cite le droit international?
de toute façon, si un buisson ardent flambait soudain au sommet du Mont-Blanc et si une voix sortait des nuages pour donner un commandement à l'Europe: "tu traiteras Israël avec fair play et considération"
... tous les membres de la (dés)Union Européenne s'entendraient miraculeusement pour déclarer qu'un alpiniste a dû brûler un emballage de sandwich (d'où la flamme) et que la fumée l'a fait tousser (d'où le bruit)
hello, le reste du monde - si doué pour la surdité
j'ai vu dans un moment de zapping une rediffusion d'un spectacle de Guy Bedos, un humoriste très fin, très drôle, qui a beaucoup de charme - mais qui est très "européen" dans son attitude à l'égard d'Israël
je l'ai entendu dire ceci, mot pour mot:
"je ne confondrai jamais un Ariel Sharon et un Benjamin Netanyahu avec une Anne Frank et un Primo Levi"
tonnerre d'applaudissements
autrement dit: entre un israélien et une enfant massacrée à Bergen Belsen, ou un rescapé des camps de concentration qui s'est suicidé (2 auteurs poignants) - il n'y a pas photo
le message est clair: on peut respecter - et admirer - la beauté d'un juif assassiné ou d'un juif qui se tue de désespoir, mais on n'aura jamais aucune tendresse pour un juif vivant, donc vulgaire, et qui compte le rester (un comble de la présomption)
pour moi, en une phrase, il a dit la messe de l'antisionisme
à partir de là, Israël peut toujours raisonner officiellement, pour la forme, histoire d'être poli
mais, s'il existe, c'est bien parce qu'il y a renoncé
pour un juif - à plus forte raison pour un État juif - la vie a ses raisons que la raison des autres ne connaît pas