il y a une sorte de désespérante courtoisie juive qui consiste à croire en la bonté fondamentale de ceux qui nous agressent - comme si leur haine était un aveuglement passager - ce qui a conduit à l'évaporation en fumée de 6 millions d'entre nous
il ne peut plus y avoir de Shoah dans ce monde qui palpite au rythme de Facebook et de Twitter (je clicke, donc je suis) - en revanche.... c'est comme le dioxyde de carbone qui se répand dans l'atmosphère: la pollution psychologique envahit tout
il y a dans l'air une une émission quotidienne, ininterrompue d'antisémitisme sous toutes les formes, toutes les étiquettes et tous les déguisements possibles et imaginables - du boycottage éhonté, vendu comme un acte noble, en passant par l'"humour" de Dieudonné, lequel a prospéré 10 ans sans qu'on entende quelqu'un tousser
...jusqu'au carnage de Toulouse ou au massacre de Bruxelles qui confèrent à l'assassin une dimension de héros de BD - il devient un "loup solitaire", une silhouette noire de guerrier campé sous la lune, portant sa kalachnikov comme une épée de Star Wars
en fond musical résonne l'appel du jihad, plus enivrant que tous les parfums de l'Arabie dont rêvait sombrement Lady Macbeth - shoot à l'adrénaline à volonté, extase de vivre dans un jeu vidéo géant - avec, en prime, Israël à portée de bombe
cerise sur ce gâteau vieux comme le monde, l'antisémitisme a un magnifique label marketing pour se justifier: Israël, muse des médias, source des perpétuelles lamentations de presse sur l'ignominie des "colons" juifs et le "génocide" perpétré par les criminels de Tsahal
Israël... un pays de juifs debout, armés et peu impressionnables - le pays de l'impensable: comment un juif ose-t-il défendre un un droit de vivre que personne ne lui a accordé?
on veut bien aimer les juifs, mais on les aime polis: recroquevillés dans leur coin, 3 larmes à l'œil, mendiant un sourire de clémence - et discrets en cas de lynchage
c'est tellement usé, harassant, répétitif, increvable, imbécile et meurtrier
rien ne change - on ne peut plus rester courtois, c'est à nous de cesser d'attendre, de cesser d'espérer ce qui ne vient jamais et de déplorer ce qui arrive toujours - c'est à nous de changer
d'attitude ou de décor