samedi 22 septembre 2012

DEEP DOWN


TODAY’S HAPPY THOUGHTS

 * la clé de l’élection américaine, c’est le charme :  pendu à son trône, Obama charme même les mouches – Romney, lui, ne sait pas danser

* la laïcité selon Marine : à partir de maintenant, tous les français devront porter un béret et une baguette de pain

* de toute ma vie, je n’ai jamais su comment punir ceux qui punissent les autres

* la phrase choc de Moscovici : « si les retraités sont riches, ils sont riches avant d’être retraités »
ça fait un peu tour des élevages : on choisit les plus beaux steaks et les meilleures laitières
on est dans l’intello-alimentaire

* Dani déménage -  Curiosity  a trouvé un de ses cartons sur Mars




SHENANDOAH


 j’ai l’impression de balancer des articles et des liens en plusieurs exemplaires sur facebook - comme des pubs dans une boîte aux lettres

je traîne les coins vides, je fais les murs, je colporte, je fourgue mes mots partout, n’importe où, à n’importe qui – c’est tout juste si je ne les promène pas en charrette en criant sous les fenêtres

je fais comme tous les résidents du vingt et unième  siècle : je me spécialise dans  l’indignité

ma seule grâce est qu’au fond – deep down - je m’en fous

il y a quelque chose en moi qui danse sur tout

je crois que c’était le Général Sheridan (guerre de Sécession) qui disait :

« never apologize, never explain »

une règle d’or

mais, hello, general – facebook, ce n’est pas la vallée de Shenandoah qui s’est aplatie sous votre cheval  (j’ai fait un tour sur Google)

facebook, on tombe dedans comme dans une marmite - et on pédale au hasard,  jusqu’à ce que le temps prenne un malaise et nous un vertige d’imbécillité

we are a long way away from the  Shenandoah river






MESSAGE DE L'ESPACE

j'ai beau m'appliquer, je reste une étrangère sur cette planète

de temps en temps, j'oublie - et puis un hasard,  un détail me crashe dans la réalité

hier, zappé 2 secondes dans un débat parisien
j'ai vu un couple : lui, brushing en verre pilé, tracé au râteau, regard de drague et sourire nerveux – crispé sur sa chaise, une main sur son talent comme sur une braguette

... elle, hiératique, visage dressé comme un sphinx, paupières et lèvres mi-closes, signalant qu'elle vivait dans un univers raréfié, loin au-dessus du chahut des médiocres

cette vision m'a étourdie - et rappelé que je ne suis, après tout, qu'un extraterrestre clandestin avec un ADN vite suffoqué

enfin

j’ai au moins un ami terrien






CLIMATE CHANGE

13.09.12 - L'AMÉRIQUE

aujourd'hui, je me sens un peu comme Christophe Colomb

j'ai découvert à l'Amérique sur Europe 1

depuis hier, je pleure de rire trois minutes par jour

trois magnifiques, pures, pleines, sanglotantes minutes
je ne le connaissais pas  - il s'appelle Nicolas Canteloup

maintenant, il sauve infailliblement, chaque jour, trois minutes de ma vie

c'est l'Amérique


22.09.12  - L’ARCTIQUE

pas toujours, malheureusement

parfois, c’est le grand froid

tellement lasse d’entendre brocarder DSK, devenu pour toute la France une sorte de chauve-souris en peignoir léopard, braquant sur  la Création un pénis à jet ininterrompu

je ne supporte plus les crimes d’intelligence






PARENTHÈSE


shana tova à mes millions de cousins dans le monde

et shana tova à tous ceux qui ne savent pas ce que ça veut dire

Shana tova à mes frères tigres

et shana tova à toute la Création, que des hordes de bipèdes maniaco-dépressifs insultent depuis je ne sais plus combien de millions d’années.









dimanche 16 septembre 2012

MEETING



A MEETING BETWEEN
GOD, WOODY ALLEN, THE AUTHOR 
OF STEVE FINDUS,
AND  A CULTURAL OFFENDER



                                                                                     


Eric Sintès  a invité Woody Allen chez Michèle-Claire Ibensaal
et Woody Allen a invité Dieu
(probablement pour lui faire une scène, comme d’habitude)















Woody Allen


 If God exists, I hope He has a good excuse









  God
………………………
(Il est silencieux depuis le Sinaï – je Le comprends)



















Michèle-Claire Ibensaal 


Woody Allen ?

Je sais que je suis dans la délinquance culturelle - mais...
Éric - pitié !

il est brillant, tout ce que tu veux - but I can't stand him : il vit le nez trempé dans son nombril comme dans une tasse de café

I don't know about God, I am not sure about man - mais, en tout cas, pour moi, lui, il n'a pas d'excuse











 





 Bon j'ai été obligé de vous signaler à la police culturelle. ( Ne m'en veuillez pas : c'est dans votre intérêt. ) Oui moi aussi, le personnage m'a déçu avec le temps (mais reste pour moi une icône) mais putain ses fulgurances m'éblouieront toujours. Et je vous connais trop pour croire qu'elles vous indiffèrent. Biz.















 Michèle-Claire Ibensaal


je ne leur échappe pas, bien sûr
elles m’amusent – mais jamais profondément,  jamais jusqu’à l’envol
en tout cas, toi, je trouve que tu n’es pas mal fulgurant non plus, sous les lignes

bref :


 

on en est toujours au même point


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DOCUMENT

(Texte de Michèle-Claire Ibensaal retrouvé dans une crypte au fond de Facebook)






MOODY WOODY



 Vu Midnight In Paris, que j’avais réussi à rater.

Woody Allen, un des plus grands nombrilistes actuels, doué, d’accord, drôle aussi, oui, oui, mais à qui je reste fermée – ce qui, je le sais est de la plus haute incorrection culturelle – a choisi un clone pour incarner le héros de Midnight in Paris.

Il balance dans sa nuit magique, entre les bars fumeux où discourt  Hemingway et les folles soirées charleston, une sorte de Woody Allen II, grand, blond, jeune et plutôt ahuri, qui est censé avoir les yeux tristes de l’unique Woody : « you have sad eyes «  - la réplique tourne en boucle dans les rues nocturnes.

Autour de lui, évidemment, s’agitent des humains préfabriqués et bavards.  Dans le  chahut de ces béotiens, le Woody blond promène, déstabilisé, son cœur en chamade, son amour de l’art  et son nez dépressif. 

Le film avait beaucoup de charme.   Mais, comme toujours, le nez de  Woody Allen  trempe dans son ego.

Comme dans une tasse de café.






lundi 3 septembre 2012

ON AND OFF




L'art de la fugue - 2


J'ai passé le week-end assez agréablement, à suicider mes journées.

Ca a commencé vendredi nuit par CNN et la convention républicaine à Tampa.

Entre un Rubio (  Narcisse rayonnant) et  un Romney (pas si antipathique que ça, le pauvre) - entre  les drapeaux, les ballons étoilés, les foules en passion et en chapeaux fous - j'ai vu intervenir Clint Eastwood.

Décrié partout.  Et irrésistiblement élégant, cool, redoutable, drôle.

Je riais de plaisir.  L'intelligence m'enchante.  Le courage me ranime.  Et le charme tombe sur moi comme un état de grâce.

Ça a été le bref joyau de mon week end.

Samedi matin : en catalepsie toute la matinée devant les news.

Après quoi,  j'ai consacré l'après-midi à l'iPhone, effleurant d’un index aérien CNN, la BBC, le New York Time, le Washington Post, le Herald Tribune – entre autres - pour découvrir les réactions aux U.S. (post-convention républicaine et pré-convention démocrate).

Il a aussi absolument fallu lire les analyses sur la course  à la splendeur, au luxe planétaire,  aux zooms célestes de continent en continent sur Air Force One - entre le plouc plouc Mitt Romney et le danseur étoile Obama.

Avec, naturellement, des entractes sur Facebook,  histoire de poster çà et là des commentaires  oiseux - pendant que les légions de montres et de réveils qui peuplent mon appartement scandaient l'extinction de la journée (j'ai un conflit de longue date avec le temps).

Hier  matin, dimanche : à nouveau en évaporation mentale sur le divan, télécommande flâneuse, zappant de ci, zappant de là, avec une détermination vague de zombie  .

Normal . Ce week-end, j'avais des choses vraiment essentielles,  audacieuses à faire. (Qu'il faudra bien faire un jour).  Donc, le mot d’ordre était : courage, fuyons.


En tout cas,  c'est comme ça, en traînant comme un cancre hors de ma vie, que j'ai appris sur la BBC qu'une Bible et un caleçon - non lavé -  ayant appartenu à Elvis Presley allaient être mis aux enchères.

Le  commentateur a observé avec une sobriété britannique qu'on pouvait peut-être trouver  légèrement "déconcertant" l'état du caleçon.  Non ?

Click, bâillement, zapping.

Soudain, le piège.

Comme un oiseau cloué sur place par le regard froidement dragueur d'un serpent - je suis restée fixe sur le divan, télécommande en l'air.  Hypnotisée par le discours ininterrompu, velouté, ondulatoire d'un ministre de Lui Président.

Un homme courtois, très calme. Mais  Il  fusait de lui des arias de langage, d’amples envolées grammaticales, des bourdonnements, des vibrations et des circonvolutions verbales qui laissaient les trois journalistes en face de lui muselés.  En état de sidération.

Des vétérans, pourtant.  Mais tous en manque d'air, l'oeil vitreux, chancelants, suffoqués par ce tsunami de vocabulaire, de subordonnées relatives et d'implacable  bienveillance.

...L'interviewé - ignorant impérialement tout reflet de question qui tremblait au bord d’une lèvre - chantait, inlassable,  le rôle christique du gouvernement, décrivait  par le menu les objectifs et les stratégies de ce groupe d'archanges soucieux,  descendu en France pour sauver le monde, au  milieu des ruines laissées  par Attila Sarkozy.

Il expliquait et ré-expliquait  à perte de vue le difficile parcours de ces quelques héros  qui poursuivaient stoïquement leur mission de rédemption, affrontant sans faiblir les mesquineries des médias,  les évaluations bornées des sondages, la déplorable impatience ambiante et les réflexions ignobles  de la droite.

Il a même expliqué, au cas où il y aurait  des arriérés mentaux dans la salle, qu'il serait bon de comprendre et d'intégrer la notion de "temporalité du redressement".

Puis  il a pondu une phrase qui m'a drapée d'étoiles,  qui m'a laissé en vertige, en spirale de saisissement sur le divan : "Il est consubstantiel que la politique soit un exercice narcissisant pour ceux qui s'y livrent".

Peut-être que je me suis trompée et que je n'ai pas cité juste. Peut-être qu'il s'agissait d'une négation au lieu d'une affirmation.   Mais quelle importance ?

Il était tellement parfaitement impossible de détecter, sous les avalanches de rhétorique,  le début d'un embryon d'information.   Excepté, bien sûr,   le message subliminal (ou sublimement banal) usuel :

"P..., vous ne voyez pas qu’on est des anges ? On n'arrête pas de vous montrer nos auréoles, on vous bat même des ailes pour vous faire plaisir…  Foutez-nous la paix, à la fin!"

Un contenu que Lamartine formule bien mieux que moi :

"Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours..."




Michèle-Claire  Océano Nox Ibensaal a  actualisé son statu quo (pour l'instant).










NEWS OF THE WORLD


Aux U.S. une femme tue son mari à coups de tasse de café.

Ailleurs, un homme confond son fils avec un singe et le tue.

Au Togo, les femmes sont en grève du sexe pendant une semaine.

Étude : quel est l'animal le plus dangereux pour l'homme? Le requin? Le crocodile ? Pas du tout : le moustique.

Dans le même ordre d'idées : Martine Aubry réclame deux quinquennats de François Hollande.






L’ART DE LA FUGUE - 1


Aujourd’hui, fuite organisée.

Un, la télé. En torpeur devant les « nouvelles mesures » du gouvernement. Soudain, j’ai entendu Jean-Marc Ayrault émettre avec un air grave quelque chose comme : « la France a été affaiblie…».

Ah, la crampe. Il est encore là, à gratter la terre, à mâchonner les os de Sarkozy.

C’est lui-qui, c’est lui-qui, c’est lui-qui.
Mais quelle exténuante incontinence. J’ai zappé.

Pour mariner ailleurs, dans d’autres liturgies d’infos. Et le prix du carburant, et la Syrie, et les gaffes des républicains aux U.S., et le défilé souriant des ministres entrant à l’Elysée avec une sérénité bouddhiste. Et la Syrie, et le livret A, et les sourires de ministres, et la Syrie, et les Roms – et

Et là, ressuscitée de surprise. Des « Roms » expulsés, en vrac anxieux sous les arbres. Un prêtre leur apporte des provisions qu’il a achetées pour eux. Il dit : « 40 Euros – je ne sais pas combien de temps je pourrai tenir… ».

J’ai failli tomber du divan. Je crois bien que j’avais les larmes aux yeux.

Je résiste à tout ce que je subis. Et à tout ce que je me fais subir.

Mais la bonté me renverse.
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