samedi 25 avril 2015

VACUUM


Je suis vide comme un presse-papier.
Ce qui ne prouve pas à quel point je suis vide parce qu’un presse-papier, lui, l’est rarement.  Il  y a toujours une fleur ou une bulle dedans.
On va dire que je suis vide comme la bulle dans le presse-papier.

Et là encore… J’ai entendu l’autre jour que nous, humains (nous, bipèdes inhumains), étions constitués de poussière d’étoile.
Alors, même la bulle est probablement une sorte de gare Saint Lazare où se bousculent neutrons, protons et gatecrashers quantiques.

Bon.  On va dire que je suis vide today comme une gare sans voyageurs – un faisceau de rails inhabités qui filent dans le silence.  Pas un neutron à bord.  Pas un proton à qui parler.
Je n’ai rien à dire.  Ce qui signifie, évidemment, que j’ai tout à dire. Comme le remarquait quelqu’un que j’ai connu : « trop égale rien ».  C’était un genre de physicienne.

Hier, j’ai mis le nez sur mes exaspérations, que je trouve suspectes.
Le sarcasme  peut conduire loin – beaucoup trop près de soi-même.

Danger.






PERTE DE CONTRÔLE SUR LA VOIE PUBLIQUE


CHRONIQUES DU FUTUR II
au bout de 1700 ans de christianisme, lentement englouti dans la turbulence des vagues migratoires, naissance en France de la première communauté chrétienne, qui va devoir pratiquer son culte sous la protection de l'État
bientôt les grottes?
un nouvel art pariétal?
tracés en sépia le long des labyrinthes, les chasses à l'iWatch, des envols ténébreux de cartes bancaires, des esquisses du chef de clan Hollande avec son inséparable couronne funéraire autour du cou, la meute des impôts galopant perpétuellement sur les murs
...et dans les coins d'ombre, des symboles furtifs de croix?

HAUT-LE-COEUR
ah mais...
qu'est-ce que cet homme me donne la nausée
qui s'est assis sur la France et l'écrase de tout son poids, qui la bouffe en tenant sa fourchette comme un sceptre - qui se pourlèche les babines en privé et rote majestueusement de digestion devant les caméras 

SELF DIVORCE 
ah...
et puis qu'est-ce que j'en ai marre d'attendre bêtement un like comme un mendiant hébété à moitié endormi sur sa gamelle vide 
sœur Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir?
je ne vois que Facebook qui poudroie et les egos qui verdoient...

holy shit






jeudi 23 avril 2015

LA PASSION SELON FRANÇOIS

 
LA VOIX DU CŒUR 
François Hollande lance un appel à l'Indonésie pour demander la grâce du malheureux français qui n'a plus que 3 minutes à vivre avant le peloton d'exécution 
on a le privilège de contempler son intervention: visage hermétique, ronron froid, oeil zombie, pas un cheveu de travers - on dirait qu'il annonce une loi sur les menus scolaires 
Le président indonésien, dont on connaît la sensibilité, va sûrement être ému

SOCRATE, SÉNÈQUE ET LA LORELEI SE TIRENT
énième réforme: on passe de l'élite indigeste à l'Ignare Officiel, tellement plus émouvant
plus de langues, plus d'origine, plus de mystère des mots, plus de cette merveilleuse culture classique qui se dépose en flou lumineux dans les mémoires

LE TEMPS DES PIONNIERS
quoi à la place? un sens de l'humour à la Dieudonné, un intellect creux et narcissique, l'art du selfie et le sport des manifs - pas pour les rangées d'égorgés dont l'État islamique arrose YouTube, non... ca, c'est du folklore
mais des déchaînements de foules enragées dans les rues dès qu'Israël, mal élevé comme ce n'est pas possible, refuse de se coucher sous un missile ou tire sur un malheureux terroriste et abîme sa bombe

HÉROÏSMES 
les chrétiens aux abris, les juifs on s'en fout, on colle une médaille à ceux qui meurent, on pleure sur l'Islam, on laisse pieusement sa peau aux impôts - on écoute les versets du prophète Valls (ici Radio Londres...) on bat la mesure et on est reconnaissants pour tous ces honneurs

CHRONIQUES DU FUTUR 
l'ère Hollande restera dans l'Histoire: extinction des feux au pays des lumières 
ou Comment Lobotomiser une Nation




LA TOTALE



Yom Hazikaron
chants, longue sirène, rues figées, foules immobiles, soldats en rang et en silence, visages rieurs des morts, Ha Tikvah, photos de noms gravés et de roses accrochées sur des listes de pierre, étoile bleue portée par le vent, chants, partout ces jeunes visages lumineux, ces sourires vivants en poussière qui semblent flotter sur des écrans pendus dans le ciel 
courts dessins animés racontant la vie, la mer, le soleil et la mort, chants, Ha Tikvah dans la nuit 

larmes dans un café froid





YOM HA SHOAH



je suis née avec un numéro sur le cœur et un deuil inconnu, absolument insoutenable au fond de ma mémoire 

pour moi, la Shoah est comme une planète dans l'espace - elle est hors grammaire, critère, élément de langage, référence ou comparaison

même si the whole World is a stage, la pièce de Shakespeare jouée, les massacres en hémorragie sur la planète - et même si, à la fin du compte des morts, les os sont tous beiges et la tristesse terrible

la Shoah gravite ailleurs dans l'espace, comme un dernier soupir qui ne se termine pas - comme une galaxie incompréhensible où frissonnent des millions d'âmes qui ne peuvent plus s'éteindre 





dimanche 5 avril 2015

LAMENTATIONS


QUELLE SORTIE D'ÉGYPTE ?

Moïse est dans l'escalier ou occupé ailleurs
clac - la mer Rouge s'est refermée sur moi
impossible de l'ouvrir, ni avec un serrurier ni avec un prophète
les autres sont en train de danser et de siroter leur pain azyme au pied du Sinaï 
moi je suis coincée dans un banc de sardines
hello? anybody there?
c'est fatigant, mais fatigant, d'être un pariah 


SUITE: LAMENTATIONS

je ne vois pas d'issue
chaque soir je me dis que c'est fini
que si il y a un jour final de jugement, un horaire de l'apocalypse où il faudra rendre des comptes, je serai jugée sur toutes les journées, toutes les heures que j'ai assassinées - et condamnée à errer pour l'éternité dans les réseaux spatiaux, entre des collisions de fantômes, des chuchotements funèbres de commentaires et des sanglots de likes
chaque matin je n'informe que je ne vais certainement pas remettre le nez dans ce vivier et instantanément je m'effondre dedans jusqu'aux cils
inhumée vivante dans la même spirale irrespirable, dans des milliards de voix qui me rendent muette - un grain de sable qui se croirait tout seul et qui se trémousserait dans la longue poudre blonde des plages océaniques
je ne sais pas comment m'extraire, j'ai tenté de prier, mais ça ne m'aide pas
l'Éternel n'a jamais un like pour moi




LE MONDE EST UNE PISTE DE DANSE


Obama
sourire aveuglant, démarche dansante, ego majestueux, myopie internationale, aversions secrètes et goût de la vengeance
"pour la première fois les US ne s'exprimeront pas devant le Conseil des Droits de l'Homme sur les accusations contre Israël"
"les US rejettent l'exigence de Netanyahu de reconnaissance d'Israël par l'Iran"
Téhéran danse dans les rues
l'Europe bat la mesure
sur son trône Obama fredonne
le monde est une piste de danse

migraine en Israël 

jeudi 2 avril 2015

AU LARGE DE TERRE-NEUVE


3 ans (ou plus ou pire) à discourir à la surface de Facebook comme Leonardo DiCaprio grelottant dans l'Atlantique:
"make each day count!"
des musiciens noyés me jouent dans les tympans, une foule de fantômes vogue autour de moi
le temps me dévisage comme un cyclope, une horloge tournant dans son œil unique
j'ai l'esprit inondé et béant, planté sur un iceberg à répétitions 
ah
el Dio me va dar mucho bueno
peut-être 
mais là, c'est trop