samedi 28 décembre 2013

FOSSIL SONG


à propos d'un article dans Haaretz:  "Why Israelis should celebrate the New Year"

By Yossi Klein
Published 08:00 27.12.13

("The world celebrates and we stand on the sidelines with our hands in our pockets."

"Holing up and guarding the gates is tiring. A festive meal for 700 shekels does not make up for the great effort expended in protecting the fortress from enemies that want to kill us and from a culture that might bewitch us.")



FOSSIL SONG



if Israel did not guard its gates - then we would all be holing up 

again

as a Diasporean Jew, I have seen - I keep seeing - the resonance of Israel in our lives

Israel almost healed the grievously wounded souls of all my family, of all the Jews I know

almost - because we travel with our nightmares 

Israel resurrected us - all of us, the socially charming and secretly panicking, the exhausted, the desperately witty, the flashy, the routinely anxious 

we could stand upright again and hold high our genetic headaches

we, of the perpetually wandering minds - we had a roof on earth

something like a an echo of Jericho was shivering through our lives

the harried of the world had turned warriors 

the Zohar remained  a treasure, Schopenhauer a philosophical suspense, but  the art of war had come to us 

and the art of living was a discovery


yet I understand that Israel has a different gravity, that it has generated a new species of hurried bustling Jews - whom this essay describes as a people of easily bored tourists, balking at all things foreign, their own Jewishness included

here in this old worn out world, we still have a tendency to rush, ecstatically unprotected and bewitched beforehand (enchantés d'avance) into Christian culture - among others

so we of the other worlds, would be fossils?


of course, Israel should be dancing and popping champagne corks on New Year's Eve 

and I love Michelangelo 

let him who stands dense and gaping in front of a Pieta in Florence and who thinks King Lear is a brand of cereals

let him cast the first stone













mercredi 4 décembre 2013

MELECH HA OLAM


à Dani



ça, c'est une photo prise sur le mont Sinaï:  l'index divin, saisi au moment où il émerge du buisson ardent, désigne les Tables de la Loi et trace dans l'air brûlant les futures migraines qui allaient tomber sur les têtes des hébreux 

ceux-là savaient vaguement qu'ils étaient élus - mais ils n'avaient pas encore très bien compris ce que ça impliquait

ils attendaient en bas, les pauvres, assis sur les miettes du veau d'or 

...la seule distraction qu'il s'étaient trouvée dans cet interminable trekking depuis la gueule ouverte de la mer Rouge vers un hypothétique Chanaan et un avenir de rois bizarres

des rois qui allaient réenchanter leur rêve à leur manière (on sait maintenant ce que ça veut dire) 

...par exemple en proposant de couper des bébés en deux, en massacrant des géants autistes à coups de cailloux, en chantant des psaumes éplorés sur les terrasses nocturnes de Jerusalem, et, aussitôt après, en expédiant ad patres des généraux gênants pour baiser leur femme

on connaît la suite - les babyloniens, les romains, l'incendiaire Isabelle (qui, comme quelqu'un que je ne nommerai pas avait le génie de l'impôt - à cette différence qu'elle le raflait sur les bûchers tandis notre contemporain, à court d'idées, après avoir tout pompé, des poches jusqu'aux cigarettes, se rabat maintenant sur les pénis solitaires)

pardon, je digresse 

après Isabelle (que no me manca) il y a eu les cosaques, créatifs et météoriques, qui flambaient un village comme on flambe une omelette

et, sur tous les continents, de nombreux artistes qui aplatissaient sur les murs les ressortissants du peuple élu comme des graffitis

jusqu'au génie industriel du 20ème siècle, à l'inoubliable visage traversé d'une balayette hautement symbolique (= du balai) - qui, lui s'est chargé intégralement du peuple élu, l'a reconverti en matière première (et dernière) et en a fait un objectif unique de rendement

la suite de l'histoire des élus - de ces auréolés par le feu du Sinaï, de ces crânes régulièrement sonnés à coups de Table de la Loi - est connue, elle aussi:

Exodus, des orangers dans le désert, des juifs en treillis, en armes, que le monde - si longtemps content de ses juifs (comme on l'est d'un gibier dans son parc) - n'arrive plus à reconnaître

ces dissidents ont remis leur destin à l'heure

ils ne sont plus du tout d'accord pour se faire massacrer en murmurant baruch ata Adonaï, tandis que leurs larmes gèlent sur leur visage et que les pans de de leurs grands manteaux noirs claquent dans le vent au bord des fosses communes

ils ont changé d'avis 

vivent les Tables de la Loi, 5774 ans de souvenirs et le reflet ardent du Sinaï - ils chantent toujours sur leurs terrasses nocturnes, ils sont toujours amoureux de l'Inconnu qui réside dans le ciel, ils sont d'une gaité inouïe, leurs violons pleurent et dansent depuis des millénaires 

ils vivent sur une virgule au centre d'une poudrière,  peuple ressuscité, doué - et dangereux à déranger - impossible à balayer dans la mer ou ailleurs

alors on ne sait plus très bien dans quelle direction pointe cet index que tu as photographié sur le mont Sinaï 

personnellement, je soupçonne une nouvelle migraine 

Eloheinu  melech ha olam - Dieu n'abandonne pas







mardi 3 décembre 2013

RACCOURCI


(à propos d'un écrivain qui pleure sur les agissements de Tsahal: un texte posté sur Facebook et que - j'ai eu beau martyriser l'iPad  - je n'ai pas réussi à "partager")


...rien que de très nouveau - juste un  énième jugement polaire sur Israël, prononcé cette fois par Marc Lévy 

comme les magistrats anglais qui portent pour officier la traditionnelle perruque blanche, il se coiffe, pour juger, des lauriers noirs de la Shoah

attentif au pesage de la Justice (qui a tendance, parfois, à dégringoler sous sa balance),  il ponctue son verdict de raisonnements veloutés et de battements de cœur

il rejoint ainsi, en quelques lignes froides et élégamment douloureuses

...et, par là même, encore plus dangereuses que les huées, les sanctions et les cris de rage 

...il rejoint ainsi, tout doucement, à pas glissés le vacarme des imprécateurs

(des nostalgiques du lynchage?)

alors

comme cette haine pavlovienne  d'Israël  devient incommensurablement fatigante, je vais suivre l'exemple d'un commentateur de ce texte - et moi aussi, je vais me citer:

"un israélien qui se lave les dents génocide son dentifrice"

un raccourci qui simplifiera la vie des antisionistes de ce monde