jeudi 26 avril 2012

DANSES DE PRÉSIDENCE

ANALOGIES


Le maréchal Sarkozy-Pétain ???

 S'il faut absolument pédaler dans ce genre d'analogies  - j 'en ai une à proposer.

N'y-a-t-il pas eu dans l'Histoire de l'Europe une figure célèbre, un grand industriel de l'élimination qui a bâti son ascension sur la haine ?

Tout le monde à droit à des analogies.  L'ineptie aussi est une liberté : je la prends.

Dans la même optique,  les troupes de François Hollande ne compteraient que des aryens de l'éthique -  de nobles guerriers  issus de la race supérieure du coeur,  du sang bleu de l'intellect.  Armés d'affiches jusqu'aux dents

Si Nicolas Sarkozy danse un peu trop à droite,  François Hollande valse.





EXEMPLARITÉ


François Hollande était un homme extrêmement civilisé.  

Mais après avoir tremblé de peur et d'extase dans des orgasmes de foules,  après avoir été visité par un archange qui lui a indiqué son destin,  après avoir gravi le Sinaï pour entendre la voix divine : " Va, deviens président et guide l'Europe" - après cette longue traversée de la mer Rose, il est entré dans une gangue de sévérité.  Et de vertu.  

Il est président d'avance.  Il a un visage de Musée Grévin - à frapper sur une pièce de monnaie.

Exemplarité.

Exemplarité des mirages allumés comme des spots fantômes dans le crépuscule de la crise.

Exemplarité des promesses sonores, démenties en catimini à l'étranger.

Exemplarité d'une campagne qui s'est fondée sur la haine et qui n'a cessé de l'alimenter.

Exemplarité d'un matraquage à gosiers rabattus, à cris d'ironie,  à 9 complices,  à foules déchaînées - pour lyncher un seul homme.

Je n'ai rien contre François Hollande.  Ni contre son désir de pouvoir. 

Mais en carburant exclusivement à l'anti-sarkozisme,  ce capitaine parti en pédalo arrive en porte-avion.

Cheap. 





LA CLÉ DE L'ELECTION


C'est Dani II qui me l'a donnée :

"Il faut fermer le Fouquet's."











mardi 24 avril 2012

Le Messie


François Hollande va aussi redresser le réchauffement climatique  ( un fléau dont Sarkozy est responsable et qui pourrit la planète depuis 5 ans ).

C'est dans son programme.


jeudi 19 avril 2012

HISTOIRES DE MON COUSIN - 1





1 - FAUST EST PÉRIMÉ




7 avril


Dani me téléphone, funéraire : son ordinateur s’allume mais s’arrête là. Il a beau s’agiter  sur le clavier - rien. L’ordinateur est froid comme un concombre.  Il se contente de lui répéter : "Rien ne va plus, rien ne va plus…"

Je plaide :

- Ton ordinateur, c’est un dinosaure.  Je t’en supplie, va t’en acheter un autre !  

Nothing doing. Dani veut comprendre, le faire ausculter, le ramener à la vie.  Le problème : pour arriver à joindre un virtuose des ordinateurs…  Il commente sombrement :

- Autant demander à un unijambiste de gravir la montée du Calvaire…

Un silence, puis :

- Je ne te le cache pas, j’ai prié...

Il a prié pour un miracle.  Sans résultat.  L’ordinateur s’est contenté de dévider son couplet : " Rien ne va plus, rien ne va plus… "

En désespoir de cause, il s’est souvenu que, dans certains cas difficiles, on peut - en dernier recours - vendre son âme au diable.  Il a tenté de le faire.  Il me raconte :

- Mais, attention, je n’ai pas besoin de te dire que l’enfer, c’est un endroit plutôt select – n’y entre pas qui veut…  Je suis quand même arrivé  au secrétariat.  Je dois te dire que j’ai été reçu très fraîchement :

" Une âme ? Mais vous plaisantez, ça n'a plus aucune valeur !  On en a un tel stock, on est obligés de les foutre à la poubelle…"

Tu comprends, tu peux bien t'amener avec 5 âmes, celle du plombier, de ton voisin de palier etc.  On te rit au nez.

J'ai demandé : "mais, alors, qu'est-ce qu'il faut vous donner??"  La réponse a été nette et sèche : "de la Rosette de Lyon".

Autant te dire que je me suis précipité chez le charcutier.  Il avait l’air fatigué : "Mais, Monsieur, on n'en n'a plus du tout!  C'est devenu introuvable...  Vous ne verrez pas un seul porc dans un rayon de 100 kilomètres autour de Lyon... Vous ne voulez pas une belle tranche de foie ?"

Sur ce, arrive un homme - je ne sais pas comment te le décrire... Des yeux de braise, tout en blanc, avec un voile blanc sur la tête : l'émir du Qatar

Le charcutier s'est contenté de lui dire : "Il n'y a plus rien.  Les autres émirs d’Arabie Séoudite sont passés avant vous."

Bon, juste derrière l'émir du Qatar, entre un homme, mais alors…  Une espèce de géant, avec un ventre énorme.  C'était un réparateur d'ordinateur.  Nourri de Rosette de Lyon, évidemment.  Je voulais essayer de l'approcher, mais il est reparti tout de suite, très énervé.

Je ne savais plus à quel saint me vouer. Littéralement.  Je suis allé dans une église. Le prêtre ne pouvait rien pour moi, il avait tout donné pour un IPhone.

J'ai erré comme une âme en peine, ou une âme invendable, si tu préfères. Et puis quelqu'un m'a dit que je devrais essayer à Pékin (Beijing), que, là-bas, ils avaient des solutions.

Je vais à Pékin.  Tu sais ce qu’ils me proposent ?  Des pierres de Rosette...  En bas-croate, en breton, en verlan… N‘importe quoi.  Et je ne te parle pas des textes…

Je m’informe :

- Quel genre ?

- " J’ai du bon tabac dans ma tabatière " – ce genre.  Bref, j’allais partir.  Mais ils m’expliquent que ce n’est pas la qualité qui compte, mais la quantité : je pouvais acheter un pack de 15 millions pour un prix minime….

- Combien ?

- 3 Euros.

- 3 Euros ??

Dani n’aime pas être interrompu.  Il s’impatiente :

- Mais parce qu’il y a huit ans et 7 mois, on a diffusé un film érotique et qu’il y a eu 2.OOO naissances !

Je commence à perdre le fil.  Je demande :

- Quel rapport ?

J’entends :

- Il faut tout t’expliquer ?

J’interroge, égarée :

- Ah…  Tu veux dire que les 2.000 naissances, c’était de la main d’œuvre, c’est ça ?

Soupir dans le téléphone :

- Ecoute, fais un effort.  Tu ne suis pas, là…

Enfin.  To make a long story short : il est revenu de Beijing avec ses 15 millions de contrefaçons de pierres de Rosette.  Je ne sais pas ce qu’il en a fait.  Mais son ordinateur est toujours en panne.














mardi 10 avril 2012

HISTOIRES DE MON COUSIN - 2



 L’IDEE DE L’ARCHIDUC





 9 avril



Dani m’appelle ce matin.

Cette histoire de l’archiduc Dimitri Alexandrovitch Garbatchevitch, dernier de sa lignée, lui tient à cœur.  Il m’en a parlé longuement.

Cet archiduc tenait une crêperie à Moscou.  Un jour il a eu une idée de promotion.  Il a décidé d’acheter un tensiomètre afin que ses clients aient le plaisir de vérifier leur tension après quelques bouchées de crêpes.

Bon.  Il entend dire qu’on solde des tensiomètres de l’époque soviétique à Odessa. Il y a, paraît-il 2 offres : l’une à 24 Euros, l’autre à 23 Euros 50.

J’ai vaguement parlé de "roubles", mais Dani a ignoré ma remarque, et poursuivi son récit,  en faisant planer le suspense :

Que fait l'archiduc ?  

Là, j'ai le droit d'en placer une :

"Il prend l'offre à 24 euros ?"

Faux.  Il choisit l'offre à 23 euros 50.  Et ensuite ?  D'après moi...?

Je suis toujours dans mon temps de parole.  Je hasarde :

"Il va à Odessa ?"

Exactement. L'archiduc se rend à Odessa. Le vendeur lui montre un magnifique tensiomètre, ancien mais remarquablement fonctionnel.

L’archiduc signe immédiatement  le bon d'achat - pendant que vendeur se lime les ongles, indifférent : la vente est faite.

Bon.  Jusque là, tout va bien.  No problem.  L'archiduc se prépare à emporter son acquisition.  Mais le vendeur l'arrête : " Hep !  Minute ! "  

Il explique brièvement à l'archiduc qu'il y a une promotion sur le tensiomètre. Il est livré  avec un cadeau : il s'agit d'un ensemble coquet, comprenant un sous-marin et un porte-avion.

Dani m'éclaire :

En fait, le vendeur ne sait plus où mettre le tas de sous-marins et de porte-avions qui lui reste de l'armée soviétique. Il les liquide par paires, en bonus, chaque fois qu'il vend un tensiomètre.

L'archiduc refuse fermement ce cadeau promotionnel. Il n'a pas l'intention de s'encombrer. Avec une belle décontraction, le vendeur balaie ses objections :

"Vous n'avez qu'à plier le porte-avion et le mettre dans le sous-marin..."

Suit une discussion houleuse, que mon cousin me rapporte dans le détail.  Mais, heureusement...

Heureusement, Ivan le Terrible avait émis un ukase, selon lequel, dans tous les cas d'achat,  l'acheteur avait 7 jours pour se rétracter.

Le vendeur argumentait avec une grande mauvaise foi.  Mais l'archiduc était un homme habile. Tel Socrate, il a réussi, par une manipulation de raisonnement, à mettre son interlocuteur devant l'évidence.

Bref.  Le vendeur a bien été obligé de signer le formulaire de rétractation.

Il était effondré.

Au moment où l'archiduc partait, le vendeur a brandi sa lime a ongles dans un ultime geste de désespoir et crié :

"Mais qu'est-ce que je vais en faire, moi, de ce porte-avion et de ce sous-marin que vous me laissez sur le dos ?  Je vais les mettre où ??  Je n'ai plus de place ! "

L'archiduc s'est retourné, hautain:

"Vous n'avez qu'à plier le sous-marin et le mettre dans le porte-avion."

Finalement, à la suite d'une série d'événements très complexes, que Dani a tenu à m'exposer et qu'il serait trop long de relater ici, l'archiduc est parti à pied à Paris.















Relations







Je suis amie avec un fantôme, que je vois de loin quand je traverse la passerelle. Il flâne généralement sur l'autre pont. Il se penche, il regarde le fleuve.

Je ne sais pas s'il a un IPhone mais il m'envoie souvent des messages.

Étrangement, je les reçois dans l'oreille. Probablement parce que nous sommes intimes - malgré la différence de ponts.

Aujourd'hui, il m'a parlé des requins.


Il m'a dit que c'était des animaux brillants, rapides - qu'ils ne passaient pas leur temps à ruminer des griefs parce qu'une vieille tortue de mer ou un bateau de plaisance leur avaient pollué le passage.


J'ai vaguement murmuré une objection : "Pourtant, ils sont considérés comme des "prédateurs..." (pas par moi, qui ai une tendresse pour le monde animal) - mais, bon... D'une manière générale ?"

De loin, je suis sûre que je l'ai vu sourire, accoudé sur le rebord du pont. J'ai entendu :

"Ils sont exemplaires. Ils accomplissent leur destin de requins... On ne peut pas en dire autant des milliards de bavards qui stagnent sur cette planète, englués dans leur routine - sans grâce, sans mouvement, le nez vissé sur un écran, l'obsession et la peur de vivre au ventre..."

Je n'ai rien répondu. En tant qu'échantillon humain extrêmement englué dans ma routine, je ne pouvais pas discuter.


Pensif, il a poursuivi : "Parfois, on les attrape, on leur coupe les ailerons pour les vendre à des gourmets cannibales, puis on les rejette à l'eau - où ils meurent interminablement. It's a sin..."


Mon fantôme parle plusieurs langues. Moi aussi. J'ai compris, mais je ne voyais pas où il voulait en venir.


J'ai allumé une cigarette. J'arrivais au bout de la passerelle. Après, sur le quai, je le perds de vue. J'ai demandé : "Et... Il y a une conclusion à cette histoire ?"


Il était très mystérieux. Il a prononcé, comme s'il n'avait pas entendu ma question et poursuivait le cours de sa pensée:


"En fait, le péché, c'est de se laisser attraper. C'est tellement plus facile. Quand on a les ailes coupées, on n'a plus besoin d'accomplir son destin..."


Je me suis accoudée un instant sur la balustrade tanguante de la passerelle pour finir ma cigarette et avoir le fin mot de l'histoire. Les gens me regardaient. Ils ont l'habitude de passer comme des zombies sur les ponts, dans les rues, l'oeil sur une vague urgence. Quelqu'un qui s'arrête est suspect.


Avec l'air de contempler l'eau bourbeuse en bas et le cygne dessus, en lunettes de soleil par temps gris et en pratique audacieuse de cigarette, je contrevenais à tous les usages.


J'attendais. J'ai encouragé mon fantôme (en remarquant pour la énième fois how extraordinarily good looking he is) : "Et... ?"


Il avait l'air d'écouter le fleuve.


Le cygne, qui faisait son shopping sur l'eau entre les branches d'arbres morts et les escadrilles de canards, s'était rapproché de son pont. Lui l'observait. Il lui a confié :


"Mutiler un requin, c'est un péché. Mais le malheureux requin, lui, n'y peut rien. il a manqué de chance, il s'est fait crucifier. Il n'a que les humains, qui se laissent attraper..."


Apparemment, le cygne était d'accord. Il croisait le long d'une péniche. Il a arqué son long cou et plongé son bec orange dans l'eau, pour attraper Dieu sait quelle vieille miette de pain. Pour lui, le sujet était clos.


Pas pour moi. J'ai jeté ma cigarette sur un remous d'algues pourries. J'ai repris ma traversée de la passerelle - très lentement. Dans quelques pas, j'étais sur le quai. Et, sur le quai, je ne vois plus mon fantôme.


J'ai interrogé, de la façon la plus discrète possible (il ne me manquait plus que d'avoir
l'air de monologuer) : "Alors ? Conclusion ??"


Lui s'estompait déjà, sur l'autre pont. Il semblait se fondre dans le panorama de nuages - se téléporter ailleurs, tout en désintégration brillante, comme un héros de Star Trek. Il m'a lancé, de très, très loin :


"Et ça, c'est impitoyable... That is such a sin. Such a merciless way to go..."


J'étais sur le quai.


Toute la journée, j'ai été bizarrement émue. Je suppose que c'était à cause des requins.



































































































mardi 3 avril 2012

Tempéraments


Il y en a qui auraient bu 2 ou 3 bières dans la semaine - lui, il a fait 49 sauts en parachute

Qui ?

Mon coiffeur